Poisson d’avril ! Les origines des canulars du 1er avril

1 Avr, 2022

En France, le 1er avril, soit on est vic­time d’une bonne vanne, soit on écope d’un pois­son dans le dos !

« Poisson d’a­vril !!! » s’écrie-t’on pour signa­ler à quel­qu’un qu’on vient de lui faire une farce.
L’origine des tra­di­tions dif­fère selon les pays, mais on est d’accord sur une chose: c’est le jour dédié à la plai­san­te­rie sous toutes ses formes.

En Allemagne, on crie « avril, avril » pour dis­si­per la super­che­rie. Le pois­son n’y est pas au goût du jour, puis­qu’il est ques­tion d’« Aprilscherz » ou « blague d’a­vril ».
En Angleterre, c’est l’«April Fool’s Day », « le jour des dupes d’a­vril » , celui qui tombe le plus sou­vent dans le pan­neau de l’océan de vannes est élu : « April Fool » ou « pié­gé d’a­vril. »
Au Japon, ce jour est bap­ti­sé : « ban­gu­set­su » : « sai­son des 10 000 absur­di­tés ». Il marque le début du prin­temps, des haï­kus et des magni­fiques ceri­siers en fleurs.

Sur l’hexa­gone, les plus pit­chouns accrochent un pois­son dans le dos de leurs cama­rades ou ins­ti­tu­teurs, riant sous cape de leur vic­toire.
Mais, d’où viennent ces traditions ?

En avril, le poisson a le vent en poupe

La sym­bo­lique du «  pois­son d’a­vril » remon­te­rait à l’an­ti­qui­té, au moment où les digni­taires de la reli­gion chré­tienne ont ins­tau­ré la tra­di­tion du Carême. A cette époque, il était pros­crit de consom­mer de la viande pen­dant 40 jours, on se rabat­tait donc sur le pois­son, consi­dé­ré comme plat maigre. D’après l’anthropologue Nadine Cretin, offrir du pois­son en avril était aus­si un moyen détour­né de se moquer des auto­ri­tés au Moyen-Age en rem­pla­çant un plat par un autre.

Et enfin, le pois­son ferait réfé­rence au der­nier signe du zodiaque dans l’astrologie occi­den­tale et cor­res­pond à la fin de la sai­son hiver­nale, au moment de l’équinoxe ver­nal, lorsque la durée du jour égale celle de la nuit. Ce qui nous amène à par­ler du calen­drier grégorien.

Un changement calendaire déboussolant

Au 16ème siècle en France, l’an­née com­men­çait au prin­temps dans cer­taines contrées, à Pâques dans d’autres. C’est Charles IX, roi de France qui va remettre les pen­dules à l’heure. En 1564, il ins­taure l’Édit de Roussillon, et fait rem­pla­cer le calen­drier julien datant de l’an­ti­qui­té par le calen­drier gré­go­rien actuel. Le début de l’an­née calen­daire est dès lors fixée au 1er janvier.

Mais à cette époque ni la 4G ni le wifi n’existent !! Alors la nou­velle loi échappe tout d’a­bord à une par­tie de la population.
De plus, comme c’est de cou­tume en France, la pro­mul­ga­tion de l’Édit engendre des réfrac­taires qui pro­fitent de la confu­sion pour faire de l’humour.

Certains conti­nuent donc à fêter la nou­velle année le 25 mars, jour de l’é­qui­noxe de prin­temps, en offrant des cadeaux et des étrennes à leurs proches pen­dant toute la période.
Les far­ceurs en pro­fitent pour se moquer des igno­rants en leur offrant des cadeaux humoristiques !
En Europe, les médias s’ap­pro­prient ensuite la cou­tume, et dif­fusent des infor­ma­tions absurdes ou “fake news” pour pié­ger les audi­teurs et inter­nautes. C’est ain­si que le 1er avril devien­dra le jour des farces et des canulars !

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