Le cours Belsunce
Jadis centre d’art et siège des magasins d’antiquaires, les brocanteurs ont peu à peu laissé place aux marchands chinois louant des rues entières pour s’adonner au commerce de gros. C’est aujourd’hui un quartier populaire et multiculturel qui fleure bon le thé à la menthe et d’où se dégage des odeurs de chicha, pipe à eau traditionnelle. C’est là que se retrouvent diverses communautés, plus particulièrement musulmanes, c’est un lieu de réunions d’hommes d’âge mûr ou plus jeunes, attablés aux terrasses des cafés sirotant à longueur de journée leur kawa noir, et discutant bruyamment en faisant de grands gestes, comme il le feraient chez eux de l’autre côté de la méditerranée.
Un air d’orient, un tableau qui reflète l’exil.
Le long du cours Belsunce circule le tramway : d’un côté une rangée de cafés, des pâtisseries orientales, des boutiques de prêt-à-porter bon marché, des petits boui-bouis et échoppes à kebab sont alignés, il y a l’embarras du choix !
De l’autre côté des rails trône des bâtiments plus modernes tel que le Centre Bourse qui abrite le musée d’histoire, les ruines archéologiques et un centre commercial.
Au bout du cours, presque au croisement avec la rue d’Aix se trouve la bibliothèque Alcazar, qui fut un temps une grande salle de gala et de spectacle de renom„ haut lieu de la pantomime au 19ème siècle, d’inspiration art nouveau.
Le quartier de Belsunce est immortalisé par le rappeur Bouga dans le tube Belsunce Breakdown, référence unanime, extrait de la BO du film Comme un aimant qui relate la vie d’une bande de jeunes du quartier du Panier.
Mais Belsunce qui pourtant paraît exotique et moderne, est en réalité le patronyme d’un illustre ecclésiastique du 18ème siècle, Monseigneur de Belsunce, évêque de Marseille de 1709 à 1755. La ville a voulu lui rendre hommage pour avoir effectué un acte de bravoure sans pareille pendant une période sombre de l’histoire, qui fait écho à une pandémie que l’on a traversé en 2020.
François-Xavier de Belsunce de Castelmoron d’origine basque, a beaucoup œuvré pour ses ouailles dans la Cité Phocéenne.
Une statue à son effigie de taille monumentale, trône au pied de la cathédrale Notre Dame de la Major. Il a les bras ouverts, paumes tournées vers le ciel en signe de miséricorde.
Une galéjade marseillaise en donne une toute autre interprétation, ce geste serait censé signifier : « Désolé, je n’ai plus d’argent ! » Raison pour laquelle les Marseillais utilisent l’expression : « Se faire payer chez Belsunce ! » Ce qui se traduit par : « Ne jamais toucher l’argent dû ! »
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